Les champignonnières ne sont pas des endroits plus luxueux que le marché. Moins fréquentés, certes, mais on ressent tout autant la pauvreté. Le plus souvent, ce sont des femmes qui viennent acheter ici de quoi nourrir la marmaille. La nourriture du marché est souvent plus chère et souvent, on ignore d'où elle provient. Les champignonnières sont plus sûres pour cela.
Il y a plein de marchands de champignons. Ils sont de formes et de couleurs différentes. Les habitués vous diront que chaque espèce a son propre goût. Les nobles, eux, vous diront qu'ils goûtent tous pareil - c'est-à-dire pas mangeables.

Chaque champignonnière est en fait une grotte où les champignons poussent sur les parois. Elles sont habituellement habitées par le propriétaire. Et chaque cultivateur à son savoir faire dans la culture, ce qui explique les différentes espèce et les différentes manières d'emmener les champignons à maturité.


Aujourd'hui, il y a beaucoup moins de personnes qu'à l'habitude. Ils se sont pour la plupart tous dirigés vers les marchés. Il ne vous reste plus qu'à trouver ce « Vieux Gil » parmi les propriétaires et les dédales de tunnels.

Depuis sa petite promenade entre les étals des BasQuartiers, Sil avait appris que ce qu’elle cherchait se trouvait dans les Champignonnières. Elle s’était donc enfoncée plus profondément dans les Dédales, en compagnie de sa chienne Neptuun, afin de trouver une réponse à cette mystérieuse histoire qu’elle avait entendue. La présence de son animal la rassurait, car ces lieux n’étaient pas franchement familiers pour elle. Tout en marchant, Sil se répétait machinalement les paroles du vieillard. Le vieux Gil. Possédait des gemmes dans son coffre. Faisait pousser des champignons ici. Le vieux Gil… Tout ce qu’elle espérait, c’était qu’il aurait une meilleure prononciation que le précédent vieil homme. Elle avait l’habitude de parler avec toutes sortes de gens, mais tout de même… Elle avait bien de la peine avec certains accents.

Sil avait déjà goûté au champignons du coin, mais elle avait précédemment réussi à s’en procurer sans avoir besoin de venir ici en personne. De ce fait, elle ne connaissait absolument pas l’endroit, ni ses habitants. Elle n’osait pas aborder les gens, et pourtant il le faudrait bien. Craignant que s’adresser à un marchand donnerait l’impression qu’elle voulait acheter quelque chose – les vendeurs des Dédales s’étaient déjà précipités sur elle précédemment, et ce malgré la présence d’ordinaire dissuasive de sa chienne – la jeune femme (ou plutôt le jeune homme), décida d’intercepter le premier passant venu. Elle apostropha une personne qui marchait devant elle et demanda sur un ton qui se voulait assuré :

- Excusez-moi… je cherche un certain « Gil ». Sauriez-vous où il est ?

Tout en posant cette question, elle espérait fortement avoir une réponse positive, car les passants semblaient rares. Apparemment, ils préféraient se rendre au marché, ce qui était compréhensif.