Comme à son habitude Lina fréquentait ce lieu pour semer la zizanie entre les acheteurs et les vendeurs. Elle adorait s'inventer des mondes imaginaires où la liberté avait une place d'honneur. C'était en raison de cette valeur qu'elle se glissait entre les personnes pour colporter les mauvaises conditions dans lesquelles étaient traités les esclaves, elle faisait surtout cela pour les maîtres dont elle savait la cruauté et la cupidité. C'était une manière qu'elle avait trouvé pour réequiulibrer la balance. En gébéral, ils n'appréciaient pas forcément et Lina avait souvent besoin de prendre la poudre d'escampette. Elle connaissait la ville comme sa poche et n'avait donc aucun mal à semer les gardes qui la poursuivaient.

Les esclaves étaient souvent des hommes que l'on avait privé plus ou moins contre leur gré de leurs libertés, s'ils étaient aux fers, ils pouvaient provenir également de guerres qui s'étaieznt déroulées sur des terres lointaines. Parfois, Lina allait rendre visite à un groupe emprisonné dans une grandecage en fer et leur offrait des miches de pain qu'elle avait prise pendant le déjeuner. Thoëdor Finvell, le gérant de la maison où elle travaillait ne vérifiait pas souvent ses réserves. Il ne l'aurait pas disputé d'avoir pris ce pain, il avait un coeur généreux, néanmoins il aurait désapprouvé cette manière qu'elle avait de toujours se frotter aux problèmes. Elle ne pouvait rester passive face à certaines choses, elle se rendait compte qu'elle ne pouvait pas changer grand-chose mais elle pouvait rendre la journée plus intéressante.

La dernière trouvaille qu'elle fit, fut de placer de l'ail à l'odeur bien faisandée sous l'étal ce qui eut le mérite de dispercer quelques acheteurs qui allèrent à un autre étal.

- Toi ! Encore !

Un homme montra du doigt Lina, qui réagit au quart de tour et se mit à courir ventre à terre. Elle se réengagea dans la foule et se fit un passage enusant de sa vitesse et de sa petite constitution. Alors qu'elle se crut sortie d'affaire, elle percuta une femme. Elle tomba au sol. Elle se remettait de ses émotions quand un homme l'a saisie par le col.

- On fait moins la maligne... dit il.

Elle se débattit mais n'arrivait pas à se défaire de ses grosses mains qui la serraient.

- Faites gaffe, je suis la petite-fille du médecin Thoëdor Finvell ! Il vous en cuira...

Le patron qui les avait rejoint rit de cette menace, jugée peu efficace... Dans la foule, un homme avait observé la scène.

Jorge n'avait rien à faire aujourd'hui, c'était sa journée de repos. Il s'était levé tôt au petit matin, et avait commencé par s'occuper de sa jument, qu'il nettoya et sortit un peu. Il fut de retour à l'écurie alors que les autres garçons se levaient, et avait confié son animal à l'un de ses collègues. Ne sachant que faire de cette journée, il décida de visiter les lieux qu'il avait fréquenté dans son enfance. Il aurait voulu aller voir ses parents, voir ce qu'ils devenaient, mais il n'en eut pas le courage et se contenta de se rendre au marché aux esclaves.

Ce quartier de La Falaise était très fréquenté, et nombre de riches et de marchands venaient vendre ou acheter un esclave. Ce n'était pas la première fois que Jorge y retournait, mais chaque fois il palissait devant les cages où les esclaves étaient enfermés, se remémorant bien trop précisément les maltraitances que ses frères et lui avaient subit, bien qu'il ait été le premier à être acheté. Le jeune homme était perdu dans ses pensées, mais il remarqua une fillette qui le frôla en courant, avant de heurter une femme non loin de lui. Un homme la saisit au col et ne la lâcha pas malgré ses protestations.

Jorge s'approcha juste à temps pour entendre la petite affirmer qu'elle était la petite fille d'un médecin. Un autre homme les avait rejoint, et à son expression moqueuse, Jorge cru qu'il allait frapper l'enfant, aussi il décida d'intervenir :

"- Pardonnez moi, messires, mais il me semble que vous lui faites mal. Ce n'est pas une manière de tenir une enfant." dit-il en désignant l'enfant et en regardant l'homme droit dans les yeux. Il ne doutait pas qu'elle avait fait quelque chose de répréhensible, mais il ne supportait pas que l'on maltraite un enfant ou un animal.

Elle sentait que cette fois elle ne pourrait pas s'échapper, l'homme lui serrait le col, ce qui l'étouffait presque. Elle savait que c'était juste pour l'impressionner, au manoir où elle travaillait, elle avait beau être une domestique jamais elle n'avait reçu de mauvais traitement. Elle serrait les dents, redoutant la giffle qui suivrait sûrement. Une voix attira son attention, bien qu'elle ne vit pas le visage de celui qu'il l'avait prononcé.

"- Pardonnez moi, messires, mais il me semble que vous lui faites mal. Ce n'est pas une manière de tenir une enfant."

Les hommes, surpris, le regardèrent comme s'il venait de prononcer une phrase tout à fait incompréhensible. L'homme qui se tenait derrière celui qui maintenait Lina, ordonna à son associé de lâcher l'enfant comme elle le méritait. Il fixa hargneusement l'homme qui avait interrompu ce réglement de compte puis lança la jeune fille dans un tas de foin ou plutôt de fumier pour être précis. Ils voulaient tout de même en dépit de lui faire sentir son erreur qu'elle puisse avoir suffisamment honte pour ne pas revenir... Il ne connaissait pas le caractère un peu entêté de la jeune fille qui n'allait pâs se laisser abuser par cet échec. C'était sa manière à elle de faire justice.

Lina sentit une odeur nauséabonde, elle toussa tout en s'essuyant le visage.Elle se retourna, puis vit que les deux hommes n'avaient pas demandé leur reste et s'étaient enfuis; elle chercha des yeux celui qui lui avait permis de s'en sortir indemme, enfin ..sans rien de casser. Elle ne pourrait pas rentrer chez elle ainsi, elle aurait droit à des réflexions, le purin n'était pas une odeur très admise à la maison.

Ses yeux marron balayaient la place, mais avec toutes ces personnes, il lui était plutôt difficile de répérer une personne précise, qui plus est, elle n'avait entendu que sa voix, ce qui était un indice bien mince... Alors qu'elle scrutait en quête de cette personne, elle se massa le cou...

* Pff... quelle bande de brutes...*

(hors rp: ton post était bien Jorge =) Je ne regrette pas d'avoir accepté ^^)

Après qu'il ait prononcé ses mots, les hommes s'étaient tournés vers lui. Ils avaient dû le juger suffisemment costaud, car, bien qu'ils soient deux, ils n'avaient pas protesté et s'étaient débarassés de la fillette en la lançant dans un tas de fumier. Jorge ne l'avait même pas remarqué ; travaillant dans une écurie depuis son plus jeune âge, ces odeurs lui étaient tout à fait familières. Après avoir vérifié que les hommes ne revenaient pas, il s'approcha de la fillette qui se massait le cou. Il ne savait pas trop quoi dire mais prit sur lui :

" Ils ne sont pas très soigneux, tu as dû les mettre en colère. " Jorge fit un petit sourire avant d'ajouter : " Que leur as-tu fait ? "

Alors qu'il prononçait ces mots, le garçon d'écurie se rendit compte de l'état pitoyable de la petite. Ses vêtements étaient sales et puaient le fumier, elle en avait jusque dans les cheveux. Si elle avait dit vrai et qu'elle habitait chez un médecin, elle se ferait certaiment gronder de s'être salie. Jorge réfléchit rapidement. L'écurie où il travaillait depuis toujours disposait de plusieurs bacs servant surtout à abreuver les animaux, bien que deux d'entre eux étaient réservés à la toilette. Après une journée de travail, il n'était pas rare que les garçons d'écurie aillent se décroter.

" Euh... Je ne sais pas si cela peut t'aider, mais à l'endroit où je travaille, il est possible de se laver... "

Jorge ne savait pas pourquoi il aidait cette petite fille, mais cela lui était égal ; il savait que son patron ne ferait aucune remarque, et cela faisait une animation dans sa vie linéaire.


( Hrp : merci ^^" j'ai un peu du mal à remplir les lignes, je sais pas trop quoi dire, désolé ^^")

Elle vit un homme s'approcher d'elle, d'autres enfants auraient eu peur mais pas Lina, sa mère lui avait parfois reproché sa trop grande familiarité avec les personnes qu'elle croisait. Non pas qu'elle soit naïve non plus, mais elle n'avait pas une méfiance très élevée. Elle voyait aussi dans les yeux de l'homme qu'il ne lui ferait pas de mal après tout il l'avait bien sauvée d'un mauvais coup. Elle avait reconnu sa voix immédiatement quand il lui dit :

-Ils ne sont pas très soigneux, tu as dû les mettre en colère. " Jorge fit même un petit sourire avant d'ajouter : " Que leur as-tu fait ? "

- On va dire que je n'apprécie pas trop ce qu'ils font... et que je leur mène la vie plutôt dure. Ils aiment bien l'ail alors j'ai voulu leur faire un cadeau.... (elle rit puis se tut en voyant le visage de Jorge)

A cette annonce, elle sourit en pensant que ses rondes ne variaient pas tellement, cela tombait souvent sur les mêmes. Elle réservait toujours son traitement de faveur aux plus retors. En disant cette phrase, elle s'était redressée, on pouvait sentir la fierté qu'elle avait d'entreprendre ses facéties. Elle aurait bien apprécié de pouvoir les partager avec les gens de son âge, mais c'était comme une habitude qu'elle avait. A chaque fois qu'une idée germait, elle partait seul à la découverte de l'univers qu'elle se créait. Son rêve aurait été d'être une exploratrice, plutôt dur à encaisser lorsque l'on était que domestique. Même si elle était logée et nourrie, il lui arrivait d'envier d'aurtres enfants, ces autres enfants qui devaient vivre des aventures fantastiques.

Elle s'amusa à agiter sa longue mèche brune jusqu'à ce que Jorge prit la parole de nouveau.

-Euh... Je ne sais pas si cela peut t'aider, mais à l'endroit où je travaille, il est possible de se laver... "

Avec tout cela, elle en avait presque oublié ses vêtements, ils étaient maculés de taches brunes. Sa mère allait sûrement lui passer un savon et elle allait sans doute être punie... Punie non pas de sortie mais elle serait sans cesse surveillée... Rien ne l'horripilait plus que cela. Après ces tâches quotidiennes, elle aimait plus que tout se sentir libre.

- C'est vrai ! (elle se leva d'un seul bond) Où dis moi enfin... dites moi monsieur ... s'il vous plaît.

Sur le coup, elle aurait presque oublié le "s'il vous plaît" non pas qu'elle soit en général irrespectueuse mais elle avait une certaine spontanéité. Ses yeux trahissaient alors un certain soulagement. Elle s'aperçut qu'elle avait du fumier dans les cheveux, c'était avec dégoût qu'elle mit par mégarde ses mains dans sa chevelure.... Elle fit ce que n'importe quelle personne normale aurait fait : une grimace. Sa bouche se tordit, elle tira très légèrement la langue. S'il était une personne expressive dans cette ville, Lina en faisait partie.

[Hj : dsl mais mes parents veulent pas que j'ai le pc la semaine (que le mercredi et le weekend...)]

" Je comprends que tu n'aimes pas ce qu'ils font, moi non plus d'ailleurs... Meme si je n'en arrive pas à de telles extrémités avec eux. "

Jorge sourit en répondant et fut heureux d'entendre que la petite acceptait son aide. Lorsqu'elle passa la main dans les cheveux, elle fit une grimace ce qui fit sourire Jorge une fois de plus. Il avait toujours vécu dans une écurie, donc tout ce qui s'y rapportait ne le dérangeait pas. Mais pour une petite qui vivait chez un médecin cela pouvait être nouveau et pas très agréable... Il se mit en marche, vérifiant qu'elle le suivait. Se rendant compte qu'il ne savait pas comment s'appelait la petite, il décida de le lui demander.

" Au fait, à part le fait que tu sois la petite fille d'un médecin, je ne sais rien de toi. Quel est ton prénom ? "

Il avait posé la question très naturellement, puis de toute façon elle ne comportait rien d'indiscret. Après tout, il l'avait secourue, il était normal qu'il sache à qui il avait à faire. Ils traversèrent la ville à pas vifs, mais pas trop rapides, dans la direction des écuries. Le marché aux esclaves était assez loin de son lieu de travail, mais ils y seraient bientôt. Ils croisèrent de nombreux chariots et marchands sur leur route. Enfin, ils arrivèrent en vue de l'écurie, c'est là que Jorge reprit la parole.

" Je ne sais pas si j'ai le droit de t'y amener, mais si on te pose des questions tu es ma nièce d'accord ? L'endroit pour se laver est de l'autre côté, à l'endroit où les animaux ne vont pas, et il y a toujours un bain propre car il n'est pas rare que les garçons aient envie de se laver après leur travail !"

Jorge sourit à Lina et attendit que cette dernière entre la première dans les écuries. Il n'avait pas peur, il espérait juste que les autres ne posent pas trop de questions...

- O'regen ? Donc le docteur Finvell est ton grand-père du côté de ta mère ?"

- Heu... oui... si on veut...

Tout à coup, alors qu'ils avançaient, ils passèrent dans une cour où piaffait un cheval magnifique. Ses flancs scintillaient comme s'ils furent lustrés. Ses naseaux se dilataient, ses yeux jetaient des étincelles. Il finit poar se libérer, il se lança dans une foulée prodigieuse avançant et amenant ses antérieurs avec autant de grâce qu'un cygne se posant sur un lac. Jorge partit à sa rencontre, il lui caressa le front, plongeant l'animal paraissant sauvage dans un état d'apaisement. Jorge revint vers Lina, qui restait muette devant ce spectacle. Elle n'avait jamais vu l'équitation sous cet angle, ainsi on séquestrait les chevaux, on les empêchait d'être libres... Même si ce cheval paraissait aimer Jorge, cela heurtait la sensibilité de Lina. Dans son imagination, les chevaux et les hommes concluaient comme un pacte... Il devait bien y avoir des concessions mais.. elle n'avait jamais vu la chose sous cet angle. Bien que cela paraisse évident, cela la chagrinait un peu.

Pendant que Jorge avançait, elle gardait son visage un peu retourné par ce qu'elle avait vu. Ce cheval, retenu par une longe lui rappelait beaucoup son ressentis et toute cette vigueur assujetis à un désir humain la révoltait un peu.

"Aimes-tu les cheveux ? Moi je les fréquente depuis que je suis tout petit, j'ai l'habitude maintenant... Tu es déjà montée à cheval ?"

Sortant de ses rêves où elle se voyait avec uyn harnais sur la tête et une selle sur le dos, elle posa ses yeux sur le palefrenier.

- Oui... oui j'aime les chevaux. Beaucoup même. Il m'arrive d'en dessiner sur le sable près de la falaise ou dans la cour de la maison. (elle baissa la tête avec une lègre tristesse, ses mèches plus longues lui tombèrent sur les yeux) Non, j'en ai jamais eu véritablement l'occasion. Tu as de la chance d'être ici, ajouta elle en reprenant un sourire discret.

Elle jetait un coup d'oeil comme si ces pensées se tournaient vers ce splendide étalon, elle mourait d'envie de le libérer. Il n'était pas comme les autres, il avait envie de liberté. Ce désir se faisait de plus en plus présent. Quand ils arrivèrent aux bassins, elle y songeait encore. C'était peut-être le cheval qu'elle avait imaginé, cette pensée l'amusa... comme si ces souhaits pouvaient se réaliser d'un claquement de doigt.

Lina semblaitêtre un peu distante depuis qu'elle avait vu l'étalon, et la question de Jorge l'avait à peine ramenée à la réalité. Cependant, loin de lacher l'affaire, il reprit la parole, plus pour meubler le silence que dans un réel but.

" Oh, je n'ai pas toujours été ici. A la vérité, mes parents m'ont laissé dans le marché aux esclaves avec mes frères quand nous étions enfants. C'est pour cela que ça m'amuse un peu que tu joues des sales tours à ces marchands, j'aurais aimé faire de même étant enfant."

Jorge se tut un peu, ils étaient arrivés aux bains. Il lui fit signe d'attendre un peu et disparut dans un bâtiment, partant à la recherche d'une serviette et de quoi se laver. Alors qu'il entrait dans une sorte de petit entrepot, le maître de l'écurie le croisa et l'appela :

" Jorge ! Je sais que c'est ton jour de conger, mais on a vraiment besoin de toi aujourd'hui ! Je sais que tu as vu Esprit s'exciter tout à l'heure, merci de ton intervention, mais plusieurs autres bêtes s'agitent dans les box et on ne comprend pas pourquoi ! Vas voir. "

Jorge soupira mais acquieça... Il ne pouvait pas contredir son supérieur ! Surtout que celui-ci allait certainement lui laisser l'écurie après son départ. C'était un homme grand et musclé, les cheveux striés de gris par le temps, la peau mâte et les yeux noirs et autoritaires. Il n'aimait pas qu'on le contredise, mais savait faire comprendre lorsqu'il était satisfait. Après lui avoir donné une tape sur l'épaule, tape qui projeta Jorge de quelques mètres en avant, il disparut par une porte et Jorge entendit ses pas s'éloigner... C'est ainsi qu'il perdit sa journée de repos, il n'en aurait pas avant quelques semaines maintenant... La priorité, maintenant, c'était la petite Lina qui devait sûrement l'attendre. Il entreprit donc de prendre des affaires les plus propres possibles. Il faut dire que, bien que les écuries étaient très propres, les garçons qui travaillaient là n'étaient pas très soucieux de leur hygiène. Il réussi néanmoins à trouver ce qu'il cherchait et repris le chemin du bain, espérant que Lina n'avait pas trouvé le temps trop long, et méditant sur les paroles de son maître.

- Oh, je n'ai pas toujours été ici. A la vérité, mes parents m'ont laissé dans le marché aux esclaves avec mes frères quand nous étions enfants. C'est pour cela que ça m'amuse un peu que tu joues des sales tours à ces marchands, j'aurais aimé faire de même étant enfant."

Lina se frotta les mains en souriant un poeu comme un petit singe fier de son numéro. Elle était heureuse que ses farces plaisent à d'autres personnes, mais elle comprit qu'il avait été esclave. Une petite larme, une seule glissa sur sa joue gauche, aussi imperceptible qu'une brise d'été. Lina compatissait à son infortune, elle n'osait imaginer sa vie aux fers avec à peine plus d'espace où rêver qu'une minuscule cellule. Avant qu'elle puisse émettre un commentaire, Jorge avait disparu. Elle l'attendit un peu, puis par curiosité et aussi par impatience, elle voulut sillonner les écuries proches.

Elle ouvrit une porte, la referma derrière elle. Elle était aterri dans la sellerie. Elle vit des cravaches comme celle utiliser pour tirer les calèches. Elle vit des éperons qui la firent fissonner. Elle sortit vite fait de ce local et retourna dans la cour avec des images brutales en tête. Elle avait toujours eu une facilité à imaginer plein de choses et dès qu'elle voyait un objet, elle l'associait à une série d'images donnant un nouveau sens à l'usage que l'on pouvait tirer. Elle voyait à présent des chevaux battus sans vergogne, par des hommes qui ne seraient pas comme Jorge, qui perdraient patience. Elle tira le verrou d'une porte plus petite, s'y engoufra, vit une énorme masse de muscles, elle cria et sortit par l'autre côté. L'animal ne lui donna pas le temps de s'extirper de cette situation, il s'élança, la propulsant contre la porte en bois.

Elle était tétanisée, elle avait été à deux centimètres d'un cheval, mais elle l'avait effrayé. Elle se mit donc à sa recherche pour réparer sa faute. Elle n'en revenait pas; il avait eu plus peur qu'elle. La honte rougissait ses joues, à chaque fois qu'elle entendait des voix, elle se cachait. Elle avait peur de causer des ennuis à Jorge, puis elle avait encore envie de s'amuser, cette mission d'espionnage la séduisait beaucoup. Elle finit par revoir une tête connue... Dans une stalle, allongé dans la paille fraîche, était étendu le cheval qui l'avait tant séduite. Elle oublia pour un instant le fugitif, elle claqua sa langue pour avertir l'animal de sa présence. L'animal ouvrit ses yeux, la fixa comme s'interrogeant sur ses intentions. Sa main tremblait alors qu'elle l'avançait vers lui puis elle la ramena. Le cheval pencha la tête, se redressa et vint vers elle. Lina n'étant pas bien haute, seule sa main pouvait dépasser du box, l'animal pencha sa tête et se frotta contre elle. Elle était comme figée, puis se mit à rire; il la chatouillait.

Elle se mit sur la pointe des pieds et lui fit un bisou sur le front. Comme s'il était une personne, elle lui fit un signe puis voulut revenir sur ses pas mais elle regarda le cheval qui ne cessait de l'observer. Elle finit par craquer et le libéra. L'étalon, chose surprenante, la suivit comme un petit chien. Elle repassa par la stalle qu'elle avait ouverte et referma le box derière elle. Elle aimait ce cheval, mais elle ne voulait pas que Jorge ait des problèmes. En parlant de Jorge.... il arrivait juste après qu'elle avait mis le verrou.

* J'espère qu'il ne remarquera rien...*

Le visage de la jeune fille, plus qu'expressif trahissait sa petite escapade sans qu'elle puisse en avoir conscience. Elle n'arrivait pas à dissimuler ses sentiments.

Lorsque Jorge revient vers le lieu où il avait laissé Lina, il ne la trouva pas. Il se mit donc à la chercher, elle ne pouvait pas être bien loin ! Sur le chemin, il croisa plusieurs de ses collègues qui lui apprirent qu'un cheval avait été libéré. Décidément, aujourd'hui était la journée de tous les soucis, et il fallait que cela tombe en plein sur son jour de congé ! Déjà qu'il n'en avait pas beaucoup, si en plus il ne pouvait pas en profiter... Enfin, il partirait à la recherche de ce cheval et de ce qui l'avait libéré plus tard, pour le moment il avait une petite fille à retrouver. Jorge n'avait pas l'habitude des enfants, mais se dit que si elle avait l'air attirée par les chevaux, c'était certainement vers les boxs qu'elle s'était rendue. Il en prit donc la route.

Il ne s'était pas trompé, il la retrouva exactement là où il l'avait imaginée. Elle avait un drôle d'air sur le visage, comme s'il lui était arrivé une chose inhabituelle, mais, en observant ses vêtements, Jorge ne vit aucune nouvelle marque. Ses yeux allèrent de la petite fille à l'étalon qui passait la tête en dehors de son box, et ils s'arrêterent sur le verrou : il était mal remis. Le jeune homme fronça les sourcils en comprenant qu'elle l'avait ouvert... Mais le cheval était toujours là. Mais si elle avait ouvert celui-ci, il se pouvait très bien qu'elle ait ouvert l'autre ! C'était donc très certainement de sa faute si l'autre étalon avait pris la fuite. Mais Jorge ne parvenait pas à être énervé, il ne saurait dire pourquoi.

" Tu devrais faire attention, on ne peut pas prévoir la réaction d'un cheval, il ne faudrait pas que l'un d'entre eux prenne peur et te blesse... "

Il marqua une courte pause, et reprit avec un sourire, tout en tendant ce qu'il avait dans les mains :

" Tiens, j'ai récupéré ça pour que tu puisses te laver. Mon maître, bien que je sois en conger, m'a donné du travail à faire et je ne peux pas faire autrement que de lui obéir. Je dois m'occuper de cet étalon, ainsi que des autres, va te laver et reviens me voir une fois fait, si tu veux. "

Jorge se tourna ensuite vers le box de l'étalon, qui commençait à se remettre à s'agiter. C'était étonnant, très étonnant ce genre de comportemtent. Quelques animaux avaient dû entrer et élire domicile auprès des équidés, mais ceci arrivait fréquemment et n'angoissait pas les chevaux de la sorte. C'était vraiment très étrange. Avant de se mettre au travail, Jorge entreprit de retrouver celui qui s'était échapé, tout en pensant à Lina. Décidément, cette enfant était pleine de ressources !

Vu le regard que lui adressait Jorge, Lina sentait qu'elle n'aurait pas droit à des remontrances, que son attitude plaisait quelque part au jeune homme. Elle avait la curiosité des enfants de son âge et donc ne se privait pas pour explorer de nouveaux lieux.

" Tu devrais faire attention, on ne peut pas prévoir la réaction d'un cheval, il ne faudrait pas que l'un d'entre eux prenne peur et te blesse... "

" Oh... Je ne craignais rien, ils avaient plus peur de moi que je n'avais peur d'eux. Alors je me suis mise à leur place, il y en a même un qui m'a suivi jusqu'à ce box, il était très gentil."

Ce n'était ni par défiance ni par arrogance qu'elle disait cela mais seulement elle était animée par une sorte de fierté à avoir su se défaire de sa peur pendant quelques instants. Jorge souriait, son sourire, Lina l'appréciai beaucoup. Elle aurait eu envie subitement de lui offrir quelque chose, n'importe quoi pour le remercier de ce qu'il faisait pour elle...

" Tiens, j'ai récupéré ça pour que tu puisses te laver. Mon maître, bien que je sois en conger, m'a donné du travail à faire et je ne peux pas faire autrement que de lui obéir. Je dois m'occuper de cet étalon, ainsi que des autres, va te laver et reviens me voir une fois fait, si tu veux.

La petite fille prit l'éponge et le savonque Jorge avait placés sur une planche de bois et entreprit de se nettoyer le haut du corps. Le jeune homme s'éloignait... Lina songea qu'elle ne faisait pas grand chose d'intéressant par opposition à lui. Elle lui lança alors qu'elle retirait sa chemise blanche qu'elle aimerait bien qu'il lui apprenne à monter s'il avait le temps à un moment. Lina ignorait s'il serait d'accord, mais préférait essayer au cas où. Elle se trempa le visage dans un baquet qui lui faisait face en faisant bien attention de bien astiquer partout. La crasse s'était logée partout, alors qu'elle frottait son vêtemment avec une brosses, elle entendait les crieurs qui colportaient les nouvelles du jour. Elle aimait les entendre, car parfois à partir de ces annonces, elle s'imaginait pleins d'histoires.

Sa chemise posée sur le rebord de la cuve, elle se plongea dedans entièrement. Alors qu'elle avait laissé ses vêtements à l'extérieur, ele entendit des pas et se fit alors toute petite. Une femme de haute naissance passa dans la cour avec une ombrelle blanche tout en dentelles. Lina ne dit rien , mais la suivit des yeux alors qu'elle rejoignait une ruelle. La cuve étant grande, elle lui faisait office de cachette lorsqu'elkle se tassait dans le fond. Elle fint par sortir toute dégoulinante, puis remit ses vêtements qui étaient à moitié secs. Pour les faire sécher plus vite, elle se rendit vers une motte de foin et prit une branche sèche, elle frotta énergiquement contre son vêtement. Il faisait encore chaud, elle ne tarderait pas à se retrouver vite à son aise.

L'envie folle de revoir ce cheval à qui elle avait baisé le front se fit sentir. Elle s'approcha de la stale, elle vit qu'il s'agitait puis s'immobilisa quand elle le fixa. Le cheval ne bougea pas, Lina se rappela de l'avertissement de Jorge, elle s'interdit d'entrer à l'intérieur. A regret, elle s'éloigna de l'équin en lui faisant des signes. Lorsqu'elle fut éloignée, l'animal se rua vers la porte de son box, se cogna brutalement contre elle, il piaffait, hénissait, ébouriffait sa crinière. Lina fit demi-tour pour constater que le cheval subitement s'énervait tou seul pour une raison inconnue. Il se blessait au contact des murs, mais il continuait inlassablement. Lina fit des yeux gros comme des soucoupes, elle ne savait pas quoi faire, il commençait à mordre ses flancs comme si un mal naissait de son corps. La peur s'empara de Lina qui courut à travers la cour en appelant Jorge. Des garçons voulurent savoir de quoi il retournait, mais elle voulait parler à Jorge et rien qu'à lui... Elle ne comprenait pas l'agitation que rencontrait cet étalon...

Elle finit par trouver Jorge en plein travail, elle fonça vers lui et lui agrippa la manche pour lui dire que le cheval noir était en plein délire et qu'il se blessait. L'homme se retourna vers la jeune fille, il s'avéra que ce n'était pas Jorge... Elle fit un pas en arrière et se remit à appeler Jorge plus fort que jamais. Elle vit sa silhouette, cette fois il s'agissait bien de lui. Il tenait une bride dans sa main, il ramenait au box un cheval. Dans la joie et la précipitation, Lina courut à nouveau vers lui sans se soucier de ce qui l'entourait. Elle manqua de glisser sur le carrelage et quand elle arriva près de Jorge, elle lui dit:

- Y a un cheval qui va pas bien ! Dans la cour ! Vite, il se mord, j'ai peur pour lui ! Dans le box heu... 28!

Elle dit ces mots très rapidement comme si elle s'était entrainée à les dire tout le long de sa recherche. Poings serrés, rivés près du corps, elle s'inquiétait encore pour lui.

- Les chevaux sont-ils toujours comme ça ?