Une étrange magie
Chaque seconde, des milliers d’événements se déroulent, sans que nous n’en soyons réellement affecté. Une tornade naît au milieu d’un désert, un glissement de terrain rouvre une ancienne brèche, un volcan entre en éruption, la mouche qui vous agace se téléporte par à coup, vous empêchant ainsi de l’écraser… Et pourquoi pas le toit de votre chaumière qui prend feu après qu’une araignée se soit frottée ses pattes avant… Autant d’éléments utiles ou destructeurs, que nos ancêtres ont voulu contrôler.
On raconte que dans de lointains pays, il y a très longtemps, des érudits découvrirent une roche capable, lorsqu’on lui demandait, d’absorber de l’énergie pour la rendre plus tard. Les premiers temps, les gens s’en servaient lors des périodes prospères pour accumuler des réserves d’énergie, afin que l’hiver se déroule au mieux. Mais peu à peu, certains eurent l’idée de capturer en ces gemmes le feu d’une cheminée, le souffle d’un crapal sifflard, l’odeur d’un putois… Pour ce faire, ils modifièrent légèrement l’incantation utilisée, et à la satisfaction de tous, cela marcha. Les premiers objets magiques étaient nés !
Mais peu après, on se rendit compte qu’à force d’être utilisée, la magie contenue dans ces gemmes se tarissait, jusqu’à disparaître totalement. On récupéra les gemmes et on répéta l’opération, ce qui marcha, semblait-il, aussi bien que la première fois. La carrière fut mise à sac, les pierres furent taillées, plus ou moins finement. Ainsi, certaines pouvaient contenir de grands pouvoirs tandis que d’autre avaient une capacité moindre ; quelques unes purent contenir la puissance d’un volcan, d’autres, plus modestes, n’accueillirent que la faculté d’une chauve-souris à se déplacer aux ultrasons. Les gemmes furent échangées, vendues, léguées. Le savoir qui permettait d’emprisonner de nouvelles capacités, en revanche, était bien plus rare, et bientôt il ne fut plus qu’à la porté des plus puissants sages.
Tout allait pour le mieux, dans cette antique civilisation, mais un jour un jeune écuyer vint se plaindre à l’un de ces sages. La bague que lui avait transmise sa mère, était censée projeter une colonne d’eau, à la manière d’un geyser, mais ne fonctionnait plus. Après des jours d’enquête, on remarqua que la magie de cette bague avait été absorbée par le jeune homme. Le sage eu l’idée de demander ) toutes les personnes à qui cela était arrivé de venir le rejoindre. Un mois plus tard, seuls deux hommes s’étaient présentés à lui. De ses observations, le sage déduisit une série de ‘lois’ qui semblaient régir l’utilisation des objets magiques. Ainsi, il arrivait, extrêmement rarement qu’un être vivant absorbe l’énergie contenue dans un objet, et puisse s’en resservir par la suite. De plus, après avoir observé plusieurs tragédies, telles qu’une maison incendiée alors que l’on voulait juste allumer le feu, une flèche qui ne s’arrêta qu’après avoir fait le tour de la ville, transperçant des têtes ou des fruits, alors que l’intention première était d’atteindre sa cible, ou encore une tornade déclenchée alors qu’une lavandière voulait seulement faire souffler une petite brise sur le linge, le sage en conclut que tous les humains n’étaient pas égaux quant à l’utilisation des objets magiques. Il semblait que, plus le corps était en bonne condition physique et l’esprit entraîné, plus leur maniement était aisé et sans risque.
Malheureusement, lorsque le sage fit part de ses découvertes à la population, rares sont ceux qui l’écoutèrent. Durant les années qui suivirent, de nombreux incidents agitèrent le pays. Certaines personnes incendièrent tout un village, d’autres déclenchèrent des éboulements, certaines furent tout simplement absorbées par une déferlante d’énergie sortie des objets qu’ils maniaient. Peu à peu, le peuple pris au sérieux la mise en garde du sage, et, au bout de quelque temps, tous décidèrent d’abandonner les plus puissants objets dans un coffre, qui fut enfoui dans une grotte. Le sage consentit même à y ajouter ses notes quant à l’utilisation de ces puissants objets magiques.
Bien des années plus tard, les objets de moyenne et moindre importance s’étaient multipliés, et tous avaient oubliés l’existence d’une antique grotte, qui contenait plus de puissance que nul ne pouvait imaginer. Tous ?... Il y a environ deux cents ans, une femme découvrit cette grotte et parvint à l’ouvrir. Elle en ressortit bardée d’objets, et nul n’en entendit plus trop parler. Cependant, des rumeurs parlant d'une guerrière tenant en respect tout un bataillon se propagèrent. Quelques temps plus tard, elle revint à la grotte, mais cette fois elle était accompagnée d’un jeune homme, au teint pâle. Lorsqu'ils en ressortirent, l’homme était à son tour bien équipé. Deux ans après cela, on apprit la mort de cette guerrière légendaire.
Les objets magiques ne sont pas rares à Fort de Fleuve, mais les plus puissants sont détenus par le roi, qui ne les dissémine qu’avec la plus grande parcimonie. Il en a offert quelques fois à de fidèles sujets, pour les récompenser de leurs soutiens. Le plus connu d’entre eux est un gantelet, qui confère à son porteur la frappe d’un golem. Le roi en possédait deux, mais l’un tomba entre les mains d’un villageois. Voici son histoire, que les bardes content dans les tavernes :
En des contrés reculées,
Les mythes, souvent ont conté
L’histoire des golems.
Créatures fantastiques,
Méconnues de certains, craintes par les autres.
Amoncellement d’éléments,
Rendues vivants, malins et puissants,
Chacun sait que face à leurs poings,
Aucun mur, jamais ne tint.
C’est de cette puissance que l’Etranger,
Fit dont à un guerrier,
Dont les talents, non niés, étaient employés,
A contenter Sa Majesté.
Mais un objet, jumeau au premier,
Egaré dans les dédales,
Parvint dans les profondeurs de la ville,
Droit entre les mains d’un ivrogne.
Ce dernier ignorait tout,
De son pouvoir destructeur.
Du gantelet il s’équipa,
Et c’est dans une taverne,
Que l’ivrogne se rendit
A travers les brumes de l’alcool,
Dans une bagarre il s’engagea.
Lorsqu’il envoya son coup,
Visant l’œil d’un homme,
Jamais il ne se doutait,
Qu’il le décapiterait.
Cependant, après maints coups donnés,
Son poignet se brisa,
Pour sauver son bras, on dû l’amputer.
C’est donc à ses dépends qu’il apprit,
A se méfier de la magie.
'Tention pour les gros-bill dans l'âme, "l'absorbtion" de pouvoir est d'une telle rareté, que votre personnage a environ 0.001% de chance d'y parvenir